Sheilagh Kesting est responsable du service "world partnership", c'est à dire "partenariats internationaux" de l’Église d’Écosse (qui est une Église presbytérienne). Cette interview commence à dater un peu, mais je ne n'ai reçu l'autorisation de publication que ce matin. Je la publie néanmoins à cause de la pertinence de son propos sur la situation du COE et le regard intéressant qu'elle porte sur l’Église protestante unie de France.
Sheilagh Kesting au Imjingak Peace Park (c) CSG |
CSG : Comment
ressentez-vous la manière donc l’Assemblée se déroule ?
SK : ce sont encore les premiers jours (l’interview a été faite
samedi 2 novembre, NDT), certaines choses se passent très bien, j’ai apprécié
certains temps de culte et la conversation œcuménique (groupe de travail qui s’est
réuni 4 fois sur un sujet donné, NDT) à laquelle je participe se déroule très
bien ; mais il y a aussi des questions problématiques et la semaine
prochaine ne va pas être facile vu qu’il y a un certain nombre de
questionnements concernant certains rapports et cela sera intéressant de voir
comment l’assemblée prend en main ces questions, comment les gens vont s’en
saisir.
CSG : Est-ce que
vous aviez des attentes particulières pour cette assemblée ?
SK : J’avais quelques appréhensions concernant l’assemblée, parce
que, comme toutes les autres organisations œcuméniques, le COE est dans une
période de transition. C’est une situation instable, beaucoup d’énergie est
dépensée pour des questions de structure ; il est alors dur de garder l’élan
et le but de ce que nous voulons faire ensemble. J’espère que d’ici la fin de
l’assemblée, malgré les changements en terme de gouvernance, nous arriverons à
produire quelque chose qui soit pertinent pour le monde, pertinent sur le rôle
des Églises dans le monde, en particulier en lien avec le thème de l’assemblée
de la justice et de la paix, qui est absolument nécessaire.
CSG : Je change
maintenant de cadre… Vous étiez vice-modératrice de l’assemblée de la
Conférence des Églises Européennes (KEK) à Budapest en Juillet 2013. Comment
avez-vous vécu cette assemblée ?
SK : Modérer
cette assemblée a été très difficile. Dans un sens, nous sommes arrivés à
adopter une nouvelle constitution, et dans ce sens-là, je pense que nous sommes
avons répondu à l’attente : réaliser cet objectif. Maintenant, la
constitution est en phase de test, le nouveau conseil de direction (governing board) va devoir apprécier si elle
fonctionne et, je l’espère, revivifier la vie de la KEK. Je crois qu’il reste encore
beaucoup de travail à faire mais je pense que j’ai été encouragée par le fait
que les gens étaient prêts à rester jusqu’à 11h du soir et qu’ils disaient
qu’ils voulaient que la KEK continue à exister, qu’elle ne devienne pas un
« instrument faible » (weak
instrument), donc c’est
encourageant.
kit-cadeau offert aux partenaires de l'EPUdF (c) CSG |
CSG : et
comment pensez-vous que la France puisse contribuer à l’œcuménisme, dans une
perspective mondiale ?
SK : En
terme d’œcuménisme mondial, je pense que le fait que votre Église soit maintenant une Église unie est une très bonne chose. J’aurais aimé
que nous fassions la même chose en Écosse, mais nous n’y sommes pas arrivés. Je
pense que si votre Église, mondialement, veut faire une réelle différence et à
être vue comme intègre quand elle parle de justice, paix et réconciliation,
elle doit être un organisme qui démontre ces valeurs dans la propre vie
ecclésiale. Et pour l’instant, mon sentiment – inspiré par le contexte qui est
le mien – est que pour l’instant nous sommes plutôt en train de renforcer nos
propres identités dénominationnelles. Et cela m’encourage de voir qu’il y a
encore des endroits, comme en France, où des dénominations différentes sont
arrivées à adopter ensemble une base commune.
CSG : Merci Beaucoup
réponses recueillies et traduites par Claire Sixt-Gateuille
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