Avant-dernière partie de l'interview de Laurent Schlumberger, président de l'EPUdF et délégué à l'Assemblée générale du COE à Busan.
CSG : La mission première du Conseil œcuménique est l’unité
visible de l’Église. Le COE a choisi d’opter pour le dialogue théologique
multilatéral comme un des moyens de poursuivre ce but. Pensez-vous que ce soit
la solution qui a le plus d’avenir?
LS : Ça, je ne sais pas. Je ne sais pas… L’unité visible de l’Église,
je m’arrête à votre expression, il ne faut évidemment pas l’entendre au sein
institutionnel. C’est évident pour les Églises orthodoxes et pour les Églises
protestantes, l’unité visible n’est pas l’unicité institutionnelle ; mais
il vaut la peine de le répéter, tant quelque fois il y a des fantasmes dans ce
domaine. Oui, je crois que le dialogue, et le dialogue multilatéral, est
quelque chose que le Conseil œcuménique sait porter très haut, et que cela
donne un cadre pour les dialogues bilatéraux. Par exemple, il va y avoir, dans
trois semaines, à l’assemblée de Busan, la présentation d’un document,
« l’Église, vers une vision commune », qui est un document de
synthèse de multiples dialogues qui se sont passés au cours de la génération
passée. En offrant cette synthèse, et en offrant cette synthèse non pas comme un
cadre auquel toutes les Églises devraient souscrire mais comme un socle pour
pouvoir repartir sur une nouvelle génération de progrès et de marche commune, le
conseil œcuménique joue pleinement son rôle.
Cela dit, il joue aussi son rôle dans d’autres programmes qui
ne sont pas théologiques, et je pense à un des programmes dans lequel notre Église est particulièrement engagée et dans laquelle elle a toujours été
engagée, qui est le programme des observateurs pour la paix en
Israël-Palestine. L’acronyme de ce programme est EAPPI. Notre Église vient
d’envoyer, il y a quelque mois l’un de ses membres, pour une mission
d’observation dans les points chauds israëlo-palestiniens, un autre va partir
dans quelques semaines.
Moi-même j’irai les visiter sur place juste avant Noël,
et depuis des années et encore certainement longtemps – j’allais dire
malheureusement parce que ça veut dire que ce conflit durera encore et nous le
savons bien – depuis longtemps et pour longtemps notre Église est engagée dans
ce programme pour la paix en Israël-Palestine et c’est un programme qui a été
lancé par le Conseil œcuménique il y a plus d’une dizaine d’années maintenant
et qui obtient des résultats concrets. On voit que, sur place, là où des
observateurs pour la paix, envoyés par le Conseil œcuménique, sont présents, la
violence baisse, les armées sont plus respectueuses, les civils sont mieux
protégés. Nous participons à ce programme et c’est le conseil œcuménique qui a
ouvert cette fenêtre-là.
réponse recueillie par Jane Stranz et Claire Sixt Gateuille
(désolée pour l'inversion dans l'ordre de publication entre les dernière et avant-dernière parties de l'interview...)
photos de l'Assemblée de Porto Alegre, 2006 (c) Igor Sperotto pour le COE
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