Un bâton de patriarche planté dans le sol. Droit,
inflexible, lien vertical entre Dieu et la terre. A ce bâton est appuyé un
homme, qui nous exhorte à rester enracinés en Dieu et pleins de zèle dans
l’amour. Pendant tout son discours, sa main ne quittera pas le pommeau du
bâton.
Mgr Karékine et Mgr Koch (c) Joanna Montes pour le COE |
Le patriarche Karékine II, « catholicos » des
Arméniens, se dresse devant nous avec un faisceau de certitudes : il est
question du peuple arménien qui « établit » le premier « royaume
chrétien ». La ferme « présence du Seigneur » est assurée. Car
il nous a « choisis et institués » comme pousses de la même
« racine ». Le Seigneur a « établi l’Église » dans la
« proximité du Christ ».
Ce discours réveille en nous bien des consonances – Calvin
ne parlait-il pas, en son temps, « d’Églises plantées » qui devaient,
croissant et se développant à partir de leur racines, grandir à la stature
« d’Églises dressées » ? Mais on ne pourra ignorer le décalage
frappant entre le discours de Karékine et notre conception protestante.
Nous prêchons aussi, comme Église, la certitude de la
présence de Dieu, l’enracinement dans sa Parole. Mais pas la même liaison entre
cette certitude théologique et la solidité toute relative de l’institution
qu’est l’Église. Nous veillons aussi à ce que l’Église mette en pratique la
mission qu’elle reçoit. Mais pas à travers l’affirmation de valeurs intangibles
ou d’une centralité de l’Église parmi la société civile.
Et pourtant, l’appel à agir courageusement au nom du
Seigneur me semble avoir toute sa pertinence pour nous. A nous d’inventer, dans
une Église moins triomphaliste, et avec une société laïque, une manière
pertinente d’être plantés et dressés au nom du Christ.
Frédéric Chavel
joli titre... mon Dieu, comment faire le grand écart théologique dans l'unité ?! De ce point de vue, la persévérance du COE est impressionnante ! Amitiés et bon courage !
RépondreSupprimerMerci pour ces encouragements Gill. Bien à toi!
RépondreSupprimer