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mercredi 23 octobre 2013

CCIA, qu’est-ce c’est que ça ?


D. Crouzet au micro lors de l'Assemblée de Porto Alegre
La première fois que j’ai découvert ce sigle, je me suis bien demandé ce que cachaient ces quatre lettres si proches de celles d’une agence d’espionnage bien connue. Et lorsqu’en 2006, après l’assemblée de Porto Alegre, j’ai été sollicité pour faire partie de cette commission, j’y ai regardé de plus près. CCIA est l’acronyme de « Commission of Churches for International Affairs ». En français : « Commission des Églises pour les Affairesinternationales ». Cette commission est chargée de préparer des dossiers pour le comité central du COE, de réfléchir aux déclarations publiques et d’attirer l’attention des instances internationales – telles que l’ONU, le FMI, la Banque mondiale – sur telle ou telle situation ou thématique.

La CCIA se compose d’une quarantaine de personnes aux profils divers appartenant aux Églises membres du COE : pasteurs et laïcs « de base », « chefs » d’Église, économistes, juristes, spécialistes des Droits humains, théologiens. La commission se réunit une fois tous les dix-huit mois et travaille en sous-groupes dans les intervalles, le plus souvent par courriel. L’équipe de permanents de la CCIA à Genève organise régulièrement des conférences et des colloques.

Chaque rencontre est l’occasion de rendre visite à une Église, de soutenir son travail, de lui donner une visibilité auprès des pouvoirs publics. Au cours du mandat écoulé (2006 – 2013), la CCIA s’est ainsi rendue à Cuba, invitée par l’Église presbytérienne ; en Albanie, invitée par l’Église orthodoxe ; en Chine, invitée par le conseil d’Églises chrétiennes. C’était la première fois depuis sa création en 1948, que le COE était autorisé à organiser une conférence de ce pays.

Au cours des dernières années, la CCIA a travaillé sur la marchandisation des biens publics (comme l’eau), la liberté religieuse, le sort des apatrides et des réfugiés, les migrants, les relations interreligieux, le triptyque pauvreté-richesse-écologie, la justice sociale.

La CCIA ne produit pas de documents de manière théorique. Tout texte est issu de situations concrètes et s’appuie sur des témoignages et des visites sur le terrain. Par exemple la réflexion sur les apatrides est née de l’interpellation des Églises chrétiennes du Bangladesh. Celles-ci  interviennent dans des camps de réfugiés installés depuis près de quarante ans sur le territoire du pays et elle s’épuisent. Elles ont demandé l’aide du COE pour les aider à faire pression sur leur gouvernement afin qu’il signe la convention internationale sur les réfugiés et apatrides.

Le travail sur les migrants est parti d’une demande du Conseil des Églises Chrétiennes au Moyen Orient qui avait eu vent des conditions déplorables dans lesquels les travailleurs migrants, principalement pakistanais, étaient traités dans les Émirats du golfe.

Au final, on peut dire que la CCIA assure sa part de témoignage évangélique au sein du COE : elle fait entendre les voix du monde au sein des Eglises membres. En leur nom, elle porte les voix des sans voix auprès des gouvernements et des organisations internationales.

Didier Crouzet

mercredi 16 octobre 2013

Être décentré par les rencontres - interview avec Laurent Schlumberger 4ème partie



Suite de l'interview de Laurent Schlumberger, président de l'EPUdF, délégué à l'AG du COE à Busan.

CSG : Qu’est-ce que la dimension internationale apporte au président d’Eglise que vous êtes ? 

LS : Cette dimension internationale, je la vis souvent, beaucoup, j’allais dire presque quotidiennement, parce que l’Eglise protestante Unie est en contact avec plus de cinquante Eglises dans le monde, elle est membre de sept organismes internationaux, et donc l’international, c’est le quotidien. Un peu comme quand, dans sa famille, on a des cousins ou des sœurs qui ont épousé des gens d’origine étrangère ou qui vivent à l’étranger. Donc nous avons sans arrêt des nouvelles, des échos, des interpellations qui franchissent les frontières. Et ce que ça m’apporte, c’est d’être décentré des problèmes de notre Eglise. Or vous savez, les Eglises, c’est comme tout le monde et toutes les organisations, il y a seulement deux choses qui les font évoluer, c’est, d’une part, la contrainte, d’autre part, la rencontre. Et avec les relations internationales et avec les contacts que nous avons avec les Eglises et les mouvements à l’étranger, nous sommes bien sûr dans le domaine de la rencontre – quelque fois dans la contrainte, si je puis dire, quand on nous envoie des textes sur lesquels il nous faut réagir, quand des délégations viennent nous rencontrer sur place, etc. mais nous sommes avant tout dans l’ordre de la rencontre – et ça nous déplace et nous renouvelle.

réponse recueillie par Jane Stranz et Claire Sixt-Gateuille