mardi 5 novembre 2013

oecuménisme, mission, unité - Interview de Risto Jukko



Risto Jukko travaille pour l'Eglise Evangélique Luthérienne de Finlande. Je suis en contact avec lui dans le cadre des relations internationales et je lui ai posé quelques questions dans le train samedi.

CSG : Bonjour Risto Jukko, je voudrais avoir vos impressions par rapport à ces premiers jours de l’Assemblée du COE à Busan.
RJ : La première semaine est derrière nous maintenant et tout se passe bien. Mais j’ai constaté, à ma grande surprise, un petit désintérêt pour la question œcuménique. Je prends deux exemples :
-         - On a eu du mal à trouver un nombre suffisant de candidats pour le comité central
-       - Et pour le train qui partait pour le « pèlerinage pour la paix » ce week-end, il y avait 800 places, et beaucoup de personnes n’ont pas confirmé leur participation ; du coup on a été obligé de faire une annonce pour remplir les 200 places vacantes dans le train. Et encore maintenant, ce n’est pas plein.
Par contre, au niveau du programme, cela se passe très bien. 

CSG : quelles étaient vos attentes durant l’Assemblée et est-ce que l’Assemblée a commencé à y répondre ?
RJ : Je vois dans cette assemblée que le type d’œcuménisme porté par le COE a toujours une certaine force. Mais j’attends encore une réflexion sur le nouveau mode d’œcuménisme, la nouvelle compréhension de l’oecuménisme qui apparait dans le monde, avec des organisations comme le Forum chrétien mondial, par exemple. Le Forum chrétien mondial a un stand dans l’espace Madang, et il animera un atelier la semaine prochaine, mais autrement, on n’en parle pas. Ils sont un peu invisibles, c’est dommage !

CSG : Quelle est votre avis sur le texte sur la mission ?
RJ : C’est un texte très dense, peut-être trop dense pour les fidèles de nos Eglises locales. Il faut ouvrir ces expressions très chargées au niveau socio-théologique et pneumatologique. Réfléchir par exemple à qu’est-ce que c’est que « l’Esprit de Dieu qui est à l’oeuvre », qu’est-ce que ça veut dire dans telle ou telle paroisse, dans ma vie quotidienne ? Ce texte aurait besoin d’être accompagné d’explications, d’outils pour aider à le comprendre, quand on le diffuse. Mais sinon, c’est un texte qui complète la compréhension du Dieu trinitaire.

CSG : que pensez-vous que la France puisse apporter au niveau œcuménique mondial ?
RJ : Je pense que la France a un rôle très important à jouer, avec son histoire, ses spécificités – ses douleurs aussi – particulières. J’ai constaté que l’œcuménisme avance visiblement en France. Il y a encore beaucoup à faire, mais déjà la naissance de l’UEPAL et de EPUdF me donne beaucoup d’espoir ; et si la Fédération Protestante de France arrive à rassembler la plupart des protestants en France, j’espère que les protestants arrivent à aller tous dans le même sens, et ça, c’est exemplaire. Dans le sud, on constate qu’il y a beaucoup d’Églises en croissance, mais il y a en même temps, dans le christianisme, une grande dispersion. Il y a des petits groupes, des petites Églises qui naissent presque tous les jours, et constater cela me rend triste.
CSG : Merci beaucoup !
Interview par Claire Sixt Gateuille

1 commentaire:

  1. Ravi de retrouver Risto... et ses analyse que je trouve toujours très juste. Merci !

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