mardi 5 novembre 2013

Esprit, es-tu là ?



Ce matin, durant l’étude biblique, nous avons travaillé le texte l’Actes 2 et du don de l’Esprit à la pentecôte. Même si nous évoquons dans la discussion que lorsque l’Esprit Saint est donné à ces disciples, c’est dans un but précis : pour faire comprendre qui est Christ et pour permettre de proclamer l’Évangile, les échanges se mettent rapidement à tourner autour des manifestations de l’Esprit et du « style » de la prière d’hier soir, menée par le pasteur de la plus grande méga-church du monde, l’Église Four Squares qui est près d’ici. Est-ce l’Esprit Saint qui a fait crier les pentecôtistes hier ? Ce type de questionnement est le même que l’on retrouve dans la réaction des gens extérieurs, lors de la pentecôte : il y a ceux qui sont positivement étonnés et ceux qui pensent que les disciples sont pleins de vin doux.

Un responsable d’Église africaine interpelle de façon peu nuancée les Églises historiques, en particulier européennes, sur leur recul et affirme qu’elles se sont refermées à la spiritualité, et en particulier aux formes populaires de spiritualité. Il affirme qu’on peut prendre des choses positives dans la spiritualité des Églises pentecôtistes. Pour lui, on est dans le domaine du rationnel dans les Églises historiques, mais des gens sont « excédés » par l’Esprit, c’est-à-dire que l’Esprit se manifeste en eux d’une façon qu’ils ne maîtrisent pas. Les manifestations de l’Esprit peuvent aussi être irrationnelles.

Jean-François Collange monte au créneau en refusant de limiter l’Esprit Saint à ses manifestations visibles voire à ses manifestations exubérantes. Il défend la spiritualité des Églises historiques, précisant que l’Esprit leur est donné avec un mandat : traduire l’Évangile dans les langues des personnes à qui elles s’adressent. Aujourd’hui, il faut « retraduire » l’Évangile avec des mots d’aujourd’hui dans la culture d’aujourd’hui car les gens ne comprennent plus le « patois de Canaan », le langage traditionnel pour parler de la foi. Et pour cela, il faut l'Esprit. Si les Églises européennes traduisent encore l’Évangile en langage contemporain, c'est qu'elles ont reçu l'Esprit Saint aussi.

D’autres soulignent que l’Esprit Saint n’est pas une chose, ce n’est pas une force cosmique que l’on pourrait utiliser. Ce n’est pas non plus le seul visage de Dieu. L’Esprit Saint est une part de la trinité, un des visages de Dieu. Le risque de déviance est le risque de ne voir Dieu que par le prisme de l’Esprit.
La discussion finit par une interrogation et deux affirmations : quel est le lien entre l’Esprit de Dieu et l’esprit des êtres humains? Comment s’articulent-t-il l’un à l’autre ? L’intelligence ne doit pas être au-dessus de l’Esprit de Dieu. Mais elle ne doit pas non plus être mise en sommeil par ce qui est présenté comme des manifestations de l’Esprit.

A la fin, une personne africaine pose sagement la question : qui peut prétendre avoir le monopole de l’Esprit Saint ?
La journée commence bien !
Claire Sixt Gateuille

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