Non, je ne vous parle pas de
poésie ni de tribunes sportives, mais d’un mode de décision qui, quand on n’en a
pas l’habitude, peut lui-même devenir sportif !
En 1998, lors de l’Assemblée de
Harare, certains délégués orthodoxes ont fait savoir qu’ils avaient l’impression
de ne pas être entendus.
Le COE a donc étudié comment permettre à tous les délégués et toutes les Églises membres de se sentir entendus. Il a choisi finalement d’adopter un
autre modèle de prise de décision, le mode de décision par consensus, développé par l’Église
Unifiante d’Australie pour que la voix de tous soit entendue en son sein.
La prise de décision par consensus
est basée sur la consultation de l’assemblée à toutes les étapes de la
discussion. Le/la président(e) de séance donne la
parole, mais
il doit aussi dégager le sentiment
général de l’assemblée et l’aider à parvenir à un avis commun. A la fin de chaque
intervention, les délégués sont invités à montrer un carton à hauteur de poitrine (orange pour « j’accueille chaudement cette intervention », bleu
pour « j’accueille froidement cette proposition »).
Cette indication en temps réel aide le président de séance à mener les débats,
à exprimer la tendance qui se dégage lors des échanges et les propositions
autour desquelles un consensus semble s’élaborer. Il est aidé d’un(e) secrétaire
de séance qui veille à ce que les propositions et variations proposées soient
accessibles à tous (affichage et traductions). Lorsque les interventions
se répètent ou s’éternisent, les délégués peuvent croiser leurs cartes sur la
poitrine pour exprimer qu’il n’est pas utile de prolonger la discussion.
Le consensus ne veut pas dire l’unanimité.
Une décision peut être prise lorsque la plupart sont d’accord avec une
affirmation et que la minorité qui ne l’est pas reconnaît que le débat a été
équitable et qu’elle peut assumer le résultat. Lorsque ce n’est pas le cas, il
existe plusieurs solutions :
- Renvoyer la question pour un complément d’étude
- Faire notifier le désaccord dans le compte-rendu de décision
- Constater que sur un sujet donné, il est légitime que les Églises aient des positions différentes
- Clore les débats sur un point donné
- Passer au vote. Le passage au vote requiert l’approbation de 85 % des délégués.
Il y a deux types de décisions pour lesquelles la procédure de vote est
maintenue : les modifications constitutionnelles et les élections.
Pour ceux qui comprennent mieux les choses de façon visuelle voilà une représentation graphique des procédures de consensus.
Claire Sixt Gateuille
photo : Préparation de l'AG du COE 2006, entrainement à la méthode de décision par consensus, (c) COE
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