jeudi 26 septembre 2013

Pray the Devil back to Hell et priez pour la paix et la justice

Lehmah Gbowee, prix nobel de la paix
Je reviens de la cérémonie officielle d'ouverture de Protestants en Fête à l'hôtel de ville de Paris. Une belle soirée en musique avec présence et discours du ministre de l'intérieur Manuel Valls. Mais le discours qui a réveillé tout le monde ce soir venait de Mme Lehmah Gbowee, libérienne et prix nobel de la paix. Avec une simplicité évangélique cette luthérienne nous a encouragé à ne jamais baisser les bras face à toutes sortes de violence (J'ai tweeté à un moment : "avec des prédications comme cela à l'hôtel de ville, je reviendrais dimanche prochain !" ). Elle a fait le lien entre son propre rêve fou pour la paix dans un Libéria à l'époque ravagé et décimé par la guerre et le rêve, le "I have a dream" du pasteur Martin Luther King jr. Elle nous a livré un message d'une espérance tenace, qui permet de tenir l'engagement dans le temps. Les femme en Liberia ont mis plusieurs années avant d'arriver à leur but.
Une des pratiques les plus cruelles dans cette guerre civile était de couper les mains ou les pieds d'enfants et d'adultes, de façon complètement arbitraire, des atrocités. Ces derniers jours, on vient d'apprendre que la conviction pour crimes contre l'humanité de Charles Taylor, l'ancien dictateur de la Liberia, a été maintenue par la cour internationale. La visite de Mme Gbowee est alors encore plus d'actualité.
Son message d'engagement pour la paix et la justice vient d'une foi profonde en Jésus Christ. Elle symbolise que la religion peut vraiment être une force positive, avec sa capacité d'organiser les gens à la base et à imaginer un futur meilleur et autre. A la fin d'une semaine qui a commencé avec des violences affreuses à caractère religieux au Kenya et au Pakistan, c'est important de souligner qu'il y a beaucoup d'autres histoires d'engagement religieux de ce type pour des changements et constructions positifs. Ces autres récits sont peu médiatisés et on doit remercier AGAPE France d'avoir organisé le voyage en France de Lehmah Gbowee pour ce weekend.

Quand j'ai appris l'engagement des femmes libériennes, j'étais au dernier grand rassemblement que le COE a organisé avant l'Assemblée de Busan. C'était à Kingston en Jamaïque en mai 2011 pour le Rassemblement oecuménique international pour la paix (un article que j'ai écrit à l'époque pour Unité des Chrétiens se trouve ici). J'étais frappée par le fait que je ne connaissais pas l'histoire pleine d'espérance de ces femmes. Lehmah Gbowee et les autres femmes ont cru à la véritable conversion de leur pays vers une culture de la paix. Elles ont su poser des actions créatives et transformatrices et surtout elles ont su se fédérer et tenir bon. Ce soir à l'hôtel de ville à Paris, j'ai remarqué que pleins d'autres personnes ne connaissaient pas non plus ce récit. En plus, c'est un exemple qui inspire des femmes au Togo et ailleurs à imaginer leurs propres actions pacifiques. Quand on veut changer le monde on commence chez soi.
Alors pour apprendre un peu plus, vous pouvez peut être vous procurer Pray the Devil Back to Hell, le film documentaire primé. Il est en anglais mais il existe sans doute en version sous-titrée. Voilà un avant goût dans une petite vidéo. Continuons de prier Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix, il paraît qu'à Protestants en Fête, c'est une prière qui reviendra au culte final.

Jane Stranz





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